Un village paisible. Un matin, le maire reçoit une plainte :

— Monsieur le Maire, le coq de la ferme Martin
 ne chante plus !
— Eh bien, tant mieux, non ? Ça rĂ©veille personne.
— Justement ! Tout le monde est en retard depuis lundi !

Le maire, inquiet, rend visite au fermier.

— Votre coq est malade ?
— Non, il va trĂšs bien. Il a juste
 dĂ©cidĂ© de faire la grĂšve du chant.

— La grùve ?!
— Oui. Il a dĂ©couvert qu’on mangeait ses enfants Ă  NoĂ«l. Depuis, traumatisĂ©. Il lit Sartre et regarde des documentaires.

Le maire entre dans la cour. Le coq est lĂ , assis sur une botte de foin, avec des lunettes rondes et un petit livre dans les ailes : L’Être et le NĂ©ant.

Il lĂšve les yeux :

— Cocorico, c’est pour les pigeons. Moi, je suis Ă©veillĂ©.

Le maire rentre chez lui.
Le lendemain matin, les vaches bloquaient la route avec des pancartes :

« Meuh-tin du peuple. Pas de libertĂ© sans herbe fraĂźche. Â»

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